Dans un monde où la gestion des déchets alimentaires est devenue une priorité écologique, choisir la bonne méthode pour recycler ses déchets organiques s’avère essentiel. Compost, lombricompost ou bokashi : autant de solutions qui s’adaptent à des modes de vies variés tout en contribuant à une réduction durable des déchets domestiques. Face à la multiplication des informations et des équipements, savoir laquelle privilégier peut sembler complexe. Pourtant, en comprenant les mécanismes, avantages et limites de chaque technique, il devient possible d’adopter un système de recyclage adapté à son espace, à ses besoins, et à ses ambitions écologiques. Voici un cheminement éclairé à travers ces méthodes incontournables de biodégradation et d’écologie domestique.
L’article en bref
Découvrez comment choisir efficacement entre compost, lombricompost et bokashi pour optimiser le recyclage organique à domicile.
- Les fondamentaux du bokashi : Un processus anaérobie et rapide pour fermenter ses déchets organiques.
- Avantages du lombricompostage : Un compost aérobie riche produit par des vers, adapté aux petits espaces.
- Comparaison claire : Coût, temps, types de déchets acceptés et espace nécessaire exposés pour un choix éclairé.
- Synthèse pratique : Comment combiner méthodes pour une écologie domestique performante.
Maîtriser ces techniques, c’est plus que réduire ses déchets : c’est cultiver un avenir plus vert à portée de main.
Comprendre le processus bokashi : fermentation organique innovante pour petits espaces
Le bokashi est une méthode de compostage qui se démarque par son approche unique fondée sur la fermentation anaérobie. Originaire d’Asie, notamment du Japon dans les années 1980, ce procédé repose sur l’action de microbes spécifiques, proches de ceux qu’on trouve dans la fermentation des yaourts, qui transforment les déchets organiques en un matériau riche pour la terre. Cette croissance microbienne s’opère dans un récipient hermétiquement fermé, ce qui exclut l’air et permet un processus rapide où la matière n’est pas décomposée de manière classique mais fermentée – un détail crucial qui influence la suite du traitement.
Pour réussir un bokashi, il faut s’équiper d’un contenant adapté, souvent un seau prévu pour cette utilisation, doté d’un robinet de vidange. Le secret réside également dans un activateur – un mélange de son, de sucre (souvent de la mélasse) et de micro-organismes efficaces (EM). Plutôt que d’avoir à fabriquer cet activateur soi-même, la solution la plus répandue consiste à l’acheter sous forme de poudre ou de granulés.
L’alimentation du bokashi est large et flexible : il accepte non seulement les épluchures de fruits et légumes, mais aussi les restes de viande, poisson, produits laitiers, ce qui le rend précieux pour les foyers qui génèrent ces types de déchets alimentaires souvent exclus des autres systèmes de compostage. Chaque couche de matière déposée dans le bac doit être saupoudrée d’activateur pour stimuler la fermentation et empêcher les mauvaises odeurs. La matière fermentée produite est très acide et nécessite une deuxième étape pour être transformée en compost utilisable, généralement en l’enterrant dans le jardin ou dans un bac à plantes afin que la terre neutralise cette acidité. Ce double processus peut durer environ un mois au total.
Les points clés pour adopter le bokashi chez soi
- Espace compact : convient parfaitement aux appartements.
- Acceptation large : tous déchets alimentaires, y compris viande et produits laitiers.
- Durée rapide : fermentation en 10-14 jours puis maturation dans le sol.
- Pas d’odeurs désagréables : grâce à la fermentation en absence totale d’air.
- Engrais liquide : le liquide de drainage (lixiviat) est un excellent fertilisant, dilué pour le jardin.
| Caractéristiques clés | Bokashi |
|---|---|
| Type de processus | Anaérobie (fermentation) |
| Durée | 10-14 jours + 2 semaines pour maturation |
| Déchets acceptés | Tous, y compris viande et produits laitiers |
| Odeurs | Peu ou pas, si bien géré |
| Engrais produit | Solide fermenté + liquide fertilisant (lixiviat) |
| Espaces requis | Faible espace intérieur + jardin ou extérieur |

Lombricompostage : valoriser vos déchets alimentaires grâce aux vers de compost
Le lombricompostage est un processus de biodégradation naturelle et aérobie orchestré par des vers de terre (principalement Eisenia fetida), qui transforment les déchets organiques en un compost riche et vivant. Cette méthode, adaptée aussi bien à la maison qu’en appartement, repose sur des conditions précises : un environnement humide, aéré, avec une température maîtrisée située entre 15 et 25°C, et un équilibre rigoureux entre matières riches en carbone (feuilles mortes, carton) et matériaux azotés (épluchures de légumes, marc de café).
Plus lent que le bokashi mais offrant un engrais naturel prêt à l’emploi en quelques mois, le lombricomposteur séduit de nombreux citadins soucieux de réduire leurs déchets. Les déchets recyclés correspondent essentiellement aux restes végétaux de cuisine, excluant généralement les produits carnés et les produits laitiers qui perturbent l’équilibre du cheptel des vers et favorisent les mauvaises odeurs.
Le lombricompostage permet non seulement de diminuer le volume des poubelles, mais aussi d’obtenir deux produits précieux : un compost granuleux, riche en micro-organismes et nutriments, parfait pour enrichir la terre, et un liquide appelé lombrithé, utilisé comme fertilisant liquide pour les plantes d’intérieur et le jardin.
Ce qu’il faut savoir pour démarrer un lombricomposteur
- Investissement matériel : lombricomposteur, vers, litière de démarrage.
- Déchets acceptés : principalement déchets végétaux, évitant viande et produits laitiers.
- Processus aérobie : nécessite une bonne aération et humidité régulière.
- Temps d’obtention : compost utilisable au bout de 3 à 6 mois.
- Échelle d’espace : adapté aussi bien en intérieur qu’en extérieur, mais besoin de place.
| Caractéristiques clés | Lombricompost |
|---|---|
| Type de processus | Aérobie (biodégradation par vers) |
| Durée | 3-6 mois |
| Déchets acceptés | Majoritairement végétaux, pas viande ni produits laitiers |
| Odeurs | Non, si entretenu correctement |
| Engrais produit | Compost solide et lombrithé |
| Espaces requis | Petit à moyen intérieur ou extérieur |
Compostage classique : une méthode ancestrale à redécouvrir pour jardins et espaces ouverts
Le compostage traditionnel, bien que la méthode la plus ancienne, reste une pratique incontournable pour la gestion des déchets verts et organiques à grande échelle. Contrairement au bokashi ou au lombricompostage, il nécessite souvent un espace extérieur plus important, idéalement un jardin ou un coin dédié dans une cour. Ce procédé aérobie exploite un savant équilibre entre matière carbonée et azotée, associée au bon taux d’humidité, à une aération régulière et à une température suffisante pour activer la dégradation par des micro-organismes.
Beaucoup imaginent à tort que déposer leurs déchets végétaux dans un coin suffit à obtenir un compost efficace. Or, la réussite du compostage passe par un entretien minutieux : mélange régulier, ajout de matière sèche (feuilles mortes, branches) et humidification pour stimuler la vie microbienne. La montée en température favorise la disparition des pathogènes et la création d’un compost fertilisant naturel. Selon la gestion, ce temps peut s’étendre de six mois à un an, mais produit un volume conséquent d’amendement.
Essentiels pour un compostage traditionnel réussi
- Emplacement : espace extérieur privilégié à l’abri des intempéries.
- Gestion : remuer fréquemment pour aérer, humidifier si besoin.
- Matières acceptées : déchets de jardin, tontes, feuilles, épluchures végétales, sauf viande et produits laitiers.
- Durée : six mois à un an selon conditions.
- Production : grande quantité d’engrais naturel de qualité.
| Caractéristiques clés | Compostage traditionnel |
|---|---|
| Type de processus | Aérobie (micro-organismes décomposeurs) |
| Durée | 6-12 mois |
| Déchets acceptés | Principalement végétaux, exclusion stricte de viande/dairy |
| Odeurs | Peut apparaître si mal géré |
| Engrais produit | Volume important, riche en nutriments |
| Espaces requis | Exige espace extérieur |
Comparer compost, lombricompost et bokashi pour un choix éclairé
Entre les méthodes de compostage classiques, le lombricompostage et le bokashi, la question du choix est liée tant à l’espace disponible, aux types de déchets produits, qu’à l’effort que l’on souhaite consacrer. Le tableau ci-dessous résume les différences majeures à prendre en compte :
| Critères | Bokashi | Lombricompostage | Compostage traditionnel |
|---|---|---|---|
| Processus | Fermentation anaérobie, en seau fermé | Biodégradation aérobie, vers de compost | Décomposition aérobie par microbes |
| Types déchets acceptés | Tous (viande, laitage inclus) | Prédominance végétale, sans viande ni laitier | Déchets végétaux uniquement |
| Temps de transformation | Environ 1 mois | 3 à 6 mois | 6 à 12 mois |
| Odeurs | Peu d’odeurs si bien réalisé | Peu d’odeurs si bien entretenu | Risque d’odeurs si mal géré |
| Espace requis | Petit intérieur + jardin | Petit intérieur ou extérieur | Grand espace extérieur nécessaire |
| Coût initial | Bas à modéré | Modéré | Souvent gratuit ou bas |
| Besoins d’entretien | Ajout d’activateur régulier | Surveillance simple | Remuage fréquent |
| Volume compost produit | Faible | Faible à moyen | Important |
Le choix final dépend de votre mode de vie, de votre logement et surtout de l’espace dont vous disposez. Ces méthodes sont complémentaires et la combinaison du bokashi et lombricompostage offre un système de recyclage organique très efficace pour traiter une majorité de déchets alimentaires en limitant ses poubelles résiduelles.
Allier bokashi et lombricompostage : stratégie zéro déchet pour les citadins
Une tendance croissante depuis 2023 est d’utiliser simultanément bokashi et lombricomposteur pour maximiser les bénéfices. Tandis que le bokashi peut accueillir la quasi-totalité des déchets alimentaires, y compris les matières animales, il produit une matière fermentée acide qui peut être ajoutée au lombricomposteur en petites quantités. Avec précaution, les vers s’habituent à cette matière et améliorent la biodégradation, réduisant les contraintes liées à la seconde étape d’enfouissement du bokashi.
Ce mariage des deux méthodes est particulièrement adapté pour les citadins ou les habitants d’appartements qui ne possèdent pas toujours d’espace extérieur. Il permet aussi une réduction considérable du volume de déchets alimentaires, contribuant à une écologie domestique plus vertueuse et performante sur la durée.
Cliquez ici pour découvrir des guides pratiques et conseils pour réussir son compostage, que vous choisissiez le bokashi, le lombricompost, ou le composteur traditionnel.
| Avantages de la combinaison | Description |
|---|---|
| Traitement complet des déchets | Tout type de déchets organiques traités efficacement |
| Réduction des nuisances | Moins d’odeurs et de problèmes grâce au bokashi |
| Gain de temps | Diminution du temps de compostage global |
| Adapté aux petits espaces | Montage possible en intérieur sans jardin |
Peut-on composter en appartement ?
Oui, grâce au lombricomposteur et au bokashi qui sont adaptés aux espaces réduits et ne dégagent pas d’odeurs.
Le bokashi accepte-t-il les restes de viande ?
Oui, c’est l’un des avantages majeurs du bokashi qui peut fermenter viandes, poissons et produits laitiers.
Combien de temps faut-il pour obtenir un compost utilisable ?
Le bokashi produit une matière fermentée en 2 semaines plus 2 semaines de maturation, le lombricompostage nécessite 3 à 6 mois, le compostage traditionnel 6 à 12 mois.
Quels déchets ne sont pas adaptés au lombricomposteur ?
Les déchets animaux comme la viande et les produits laitiers ne doivent pas être mis dans un lombricomposteur.
Comment éviter les mauvaises odeurs dans un composteur ?
Veillez à équilibrer les matières sèches et humides et à aérer régulièrement. Le bokashi, hermétique, évite les odeurs par fermentation anaérobie.












