Takashi Murakami, né en février 1962 à Tokyo, est un artiste plasticien japonais. Depuis plus de trois décennies déjà, il impose son style Superflat qui fusionne pop culture japonaise, art contemporain et critique sociale. Collaboration avec Louis Vuitton, RTFKT ou encore la MLB, Murakami n’a jamais été aussi présent au cœur de la culture visuelle mondiale qu’en 2025.
Les ressorts contemporains de la viralité Murakami
Murakami a su ancrer son univers dans un territoire hybride, à la rencontre entre l’espace physique et numérique. Sa démarche artistique repose sur la sensation de plat, rarement de relief. Ses motifs, couleurs et personnages kawaii, puisés directement dans l’imagerie otaku, transmettent des messages et soulèvent des questionnements sur des sujets sérieux et contemporains.
L’artiste cultive également une stratégie basée sur la collaboration. La plus réussie reste la collection Louis Vuitton x Murakami des années 2000, rééditée 20 ans plus tard pour le plus grand bonheur des fans. Il compte de même un projet philanthropique avec Supreme en pleine pandémie de covid-19.
Avant-gardiste, Murakami inaugure une exposition intitulée Takashi Murakami : stepping on the tail of a rainbow au Broad à Los Angeles en 2022. Elle proposait de nouvelles fonctionnalités de réalité augmentée, en plus des formats traditionnels. L’artiste a en effet constaté que l’arrivée de la réalité étendue et du métavers constitue un changement radical pour la société. Le public d’aujourd’hui cherche de nouvelles expériences originales et non contraignantes, à la manière d’un casino sans dépôt avec bonus gratuit.
L’impact sur la culture visuel et la mode
Murakami repousse les frontières et emmène son art dans des domaines variés, comme celui de la musique et de la mode. Il a par exemple réalisé les pochettes emblématiques de l’album Graduation de Kanye West en 2007. Ses designs ont été également repris par des marques mondiales, dont Vans et COMME des GARÇONS.
Lindsay Lohan, Paris Hilton ou encore Kendall Jenner, la collection Cherry de Louis Vuitton a été massivement adoptée sur les tapis rouges. Et cela, depuis l’ère Marc Jacobs.
Et qui de mieux que Zendaya, icône de la Gen Z et ambassadrice de la maison, pour incarner cette esthétique ? La star a posé pour le dernier chapitre de la collaboration en portant les pièces phares de la collection dans une ambiance Riviera méditerranéenne. Sans oublier les photos et apparitions de Murakami paré de la tête aux pieds à l’occasion de la campagne.
Dernièrement, l’artiste a apporté sa touche personnelle à l’équipement de la Major League Baseball avec la collection Tokyo Series : maillots, hoodies, casquettes, cartes et figurines collectors. Cela témoigne de l’impact multidimensionnel de l’univers Superflat en 2025.
Marché de l’art, NFT et économie créative en 2025
Lorsque le studio de production Kaikai Kiki traverse une crise en 2020, Murakami découvre les possibilités de la blockchain. En 2021 et 2022, il publie deux séries de NFT que sont :
- Clone X : une collection d’avatars métavers créée en collaboration avec la société de collection virtuelle RTFKT ;
- Murakami.Frlowers : des personnages floraux à l’esthétique pixel art des premiers jeux vidéos des années 1970.
Malgré son enthousiasme, il a rapidement interrompu les ventes en exprimant son manque de connaissance sur le domaine des NFT. Avec plus de recul, il retâte le terrain en 2024 avec la série 108 Flowers Revised, lancée via la plateforme Base.
La viralité joue un rôle ambivalent dans la carrière d’un artiste, car elle peut générer un puissant engouement ou produire l’effet inverse. L’itinéraire récent de Murakami témoigne très bien de sa capacité à surfer sur les vagues de l’exclusivité et de la rareté. Mais cette mécanique peut toutefois favoriser la formation de bulles spéculatives qui, lorsqu’elles explosent, laissent les investisseurs avec des actifs sans valeur réelle. Sans oublier les risques de fraudes et de contrefaçons.
En 2025, le marché de l’art évolue vers l’intégration du numérique. Les galeries virtuelles, le métavers et les ventes hybrides redéfinissent les modalités de présentation et de commerce. En parallèle, l’arrivée des œuvres dématérialisées dans les musées complète le panorama. Murakami lui, incarne l’artiste du XXIe siècle, c’est-à-dire à cheval entre traditions et avant-garde.